- vitrier
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• 1370; de vitre♦ Celui qui vend, coupe et pose les vitres, les pièces de verre. « Un vitrier dont le cri perçant, discordant, monta jusqu'à moi » (Baudelaire).vitriern. m. Celui qui vend, qui pose les vitres.⇒VITRIER, subst. masc.A. — 1. Fabricant, marchand de verre à vitre. Boutique de vitrier. La femme du vitrier lui offrit un siège. Elle était morose et se plaignait des affaires qui allaient mal, quoiqu'on eût dit que la Révolution, en cassant les carreaux, enrichissait les vitriers. La nuit tombait (...) Gamelin prit congé de la vitrière (A. FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 44).— Au fém. Femme du vitrier. Supra ex.2. Vx. Ouvrier qui peignait le verre. On passe beaucoup de bouteilles de vin dans une salle à manger, où vous regardent douze Césars peints par un vitrier (GONCOURT, Journal, 1853, p. 101).— En appos. Bouffé (...) a été ici peintre vitrier (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Rosier Mme Husson, 1887, p. 697).B. — 1. Ouvrier poseur de vitres. Vitrier ambulant; couteau, diamant du vitrier. La bombe éclata avec un bruit terrible (...). - Toutes les vitres de la maison furent brisées. En somme, nous en fûmes quittes pour l'épouvante et pour faire venir le vitrier (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 26).— Loc. fam. [À l'adresse de qqn qui se trouve dans le champ visuel] Ton père n'est/n'était pas vitrier! Pousse-toi, tu n'es pas transparent (d'apr. REY-CHANTR. Expr. 1979).2. En appos. Mastic vitrier. Synon. de mastic de vitrier. En vitrerie, on emploie des quantités considérables de mastic vitrier (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p. 725).C. — Populaire1. Autrefois, chasseur à pied. Autant que le vitrier, autant que le zouave, le dragon chérissait son arme (D'ESPARBÈS, Ceux de l'an 14! 1917, p. 121).2. JEUX DE CARTES. Carte de carreau, par analogie avec les carreaux de vitre. Mes-Bottes, qui regardait son jeu, donnait un coup de poing triomphant sur la table. Il faisait quatre-vingt-treize. — J'ai la révolution, cria-t-il. (...) Ensuite, tierce major dans les vitriers, vingt-trois (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 627).Prononc. et Orth.:[
]. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930: [-
(j)e]. MARTINET-WALTER 1973: [-
] (17/17). WARN. 1987: [-
]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1370 « celui qui vend, coupe et pose les vitres » (JOUBERT, Réparations faites à divers édifices du Mans de 1368 à 1374, p. 8); 2. 1859 « chasseur à pied » (d'apr. ESN.); 3. 1866 plur. jeux de cartes (ibid.). Dér. de vitre; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:48. Bbg. GOUG. Mots. t. 1 1962, p. 244.
vitrier [vitʀije] n. m.ÉTYM. 1370; de vitre.❖♦ Celui qui fait commerce de vitres, de pièces de verre et qui est capable de les poser (artisan vitrier); ouvrier qui coupe et pose toutes pièces de verre (vitres, vitrages, etc.). → Bâtir, cit. 25. || Crochet, châssis de bois sur lequel le vitrier porte ses verres (⇒ Fléau). || Outils, matériel de vitrier. ⇒ Besaiguë, couteau, diamant, grésoir, lustroir, mastic, tournette. — || « Encor'un carreau d'cassé / v'là l'vitrier qui passe » (chanson).1 La première personne que j'aperçus dans la rue, ce fut un vitrier dont le cri perçant, discordant, monta jusqu'à moi à travers la lourde et sale atmosphère parisienne.Baudelaire, le Spleen de Paris, IX.➪ tableau Noms de métiers.♦ ☑ Loc. fam. Ton père n'est (n'était) pas vitrier ! : « tu n'es pas transparent » (donc : « pousse-toi, tu m'empêches de voir »).2 Comme le père de cet individu n'était pas vitrier, Pierre ne pouvait apercevoir les modifications de consistance de l'employé du Comptoir des Comptes, celui qu'il avait repéré entre des milliers d'autres.R. Queneau, le Chiendent, p. 44.REM. Le fém. vitrière est virtuel.
Encyclopédie Universelle. 2012.